Description
En 1899, dans la préface des Contes d’min village, Maurice Thiéry évoquait la collecte de ses histoires. Il les avait entendues au coin du feu, pendant les veillées d’hiver auprès des anciens. Certaines avaient été échangées dans les champs au temps de la moisson. D’autres encore lui furent racontées le dimanche, au cabaret. Ce goût pour la mémoire orale irrigue aussi les Contes de ch’Cuin d’fu. Ce recueil fut publié en 1925 à Saint-Quentin. Dans ces quinze « diries », Thiéry perpétue la tradition des récits comiques de veillée. L’Agence régionale pour la langue picarde réédite aujourd’hui ce livre en version bilingue. Elle l’intègre à la collection À Mon ches écriveus. L’opération prolonge la publication des Contes d’min village en 2023. Les récits sont parfois très brefs, comme « L’Bonne Plache ». Certains sont plus développés, comme « Ein Train d’Plaisir ». Les personnages y sont croqués en quelques traits rapides. Ils sont ballottés par les aléas du quotidien. On retrouve un comique de situation et de langage. Thiéry utilise une narration rythmée et des dialogues incisifs. Ces choix captent et retiennent l’attention de l’auditoire. Conteur lui-même, Thiéry savait l’importance du rythme et de la vivacité. Cette édition réunit aussi des documents rassemblés par Marie-Ange Sallier. Ils évoquent sa vie parisienne et ses soirées artistiques. On y trouve aussi des extraits manuscrits des Contes d’ech Cuin d’fu. Ces documents éclairent d’un jour nouveau l’homme et l’artiste.